12 LES PAYS BALKANIQUES. maos, et ont fourni aux Turcs leurs meilleurs soldats. Leurs mœurs farouches en font une population à part et fort éloignée de la civilisation européenne. Toujours les armes à la main, la guerre est à l’état permanent entre leurs tribus. Ils défendront avec une sauvage énergie leur propre territoire, mais ils ne sauraient exercer aucune influence en dehors de leurs montagnes. Les clans albanais peuvent se réunir et se liguer par des alliances momentanées, mais ils n’ont aucune idée de former un peuple unifié. Tandis que, depuis le commencement du siècle, les petites nationalités grecque, serbe, bulgare et roumaine, courbées sous le joug ottoman, ont successivement revendiqué leur indépendance, ce n’est que depuis peu de temps, que le nom des Albanais a été prononcé parce que surtout l’Italie et l'Autriche s’efforcent, l’une et l’autre, de prendre pied sur leurs côtes. On semble avoir été fort peu instruit des conditions d’existence de ce peuple, lorsque l’on a voulu en faire un royaume, en lui donnant pour souverain un prince allemand, monarchie éphémère qui n’a pu, du reste, se constituer. Les Albanais et les Serbes avaient été réunis autrefois, au ive siècle, sous le sceptre du grand empereur serbe Douchan ; à sa mort, son empire se démembra et fut partagé en nombreux petits Etats indépendants les uns des autres et dont la division favorisa la conquête des Turcs. Pour dominer des peuples qui n’avaient aucune habitude d’une autorité centrale, les Ottomans employé rent une tactique habile. Ils spéculèrent sur la vanité des guerriers albanais et serbes, et déclarèrent que