ROUMANIE. 39 Romains, qui s’étaient réfugiés dans les montagnes, redescendirent dans les vallées, sous la conduite de Radü Negrü (Rodolphe le noir) et de Dragoch, ils fondèrent deux principautés : la Valachie et la Moldavie. D’abord tributaires de la Hongrie, ces provinces passèrent, en 1421, sous la suzeraineté des Turcs; pendant des siècles elles furent le théâtre des luttes entre les Turcs, les Hongrois, les Polonais et les Russes; mais elles ne furent jamais conquises et surent sauvegarder leur autonomie par les traités. Pendant cette première période, dite d'indépendance, qui dura jusqu’en 1716, les Roumains eurent à lutter contre tous leurs voisins, et ne le firent pas sans gloire. Les noms d’Etienne le Grand ', prince de Valachie (1456-1504), surnommé par le pape Sixte IV, l’Athlète du Christ, celui de Michel le Brave (1592-1601), qui réunit momentanément, en un seul état, la Moldavie, la Valachie, et la Transylvanie, sont célèbres dans les épopées guerrières de ce petit peuple. Se trouvant parfois trop faibles pour résister aux attaques des Hongrois, des Polonais et des Tartares, les Roumains se sont tournés vers les Turcs pour leur demander appui. La Valachie, en 1393 et en 1460, la Moldavie, en 1511 et en 1529, conclurent avec les sultans, des traités connus sous le nom de capitulations, véritables traités d’alliance offensive et défensive, librement consentis, par lesquels l’État le plus faible s’engageait à payer un tribut à l’Etat le plus 1. En 1475, Étienne avec 40,000 Roumains écrasa une armée de 120,000 Musulmans commandés par Mahomet II, le conquérant de Constantinople.