GRÈCE. 87 tion maritime et commerciale de la plus haute importance, rivale du Pirée, au centre de l’Archipel, sur la route que les navires suivent pour aller de Constantinople à Pa-lerme, dAlexandrie à Smyrne et à Salonique. A peu de distance est Delos, l’île sainte, le sanctuaire vénéré de la Grèce antique, célèbre par son temple consacré à Apollon et à Diane. Les villes de la Grèce y envoyaient des ambassades et de riches présents. C’était le centre social de toutes ces petites républiques si souvent en lutte les unes contre les autres; c’est, en effet, le centre géométrique, on pourrait dire le centre de gravité du monde grec; c’est là que viennent se serrer et se grouper les fils de la trame dessinée par les routes des navires qui cabotent d’île en île entre l’Asie et la Grèce, et par celles des superbes steamers qui vont des ports du Levant à ceux de l’Occident. Autour de Delos, « rangées en cercle comme les suivantes autour d’une reine », d’où leur vient leur nom, se groupent les Cyclades ; pour la plupart stériles et peu habitées, ce ne sont que des cimes de montagnes dont les versants sont recouverts par les eaux. Les autres îles principales sont : Andros, Tinos, My-konos, Naxos, Paros, Antiparos, Siphnos, Sériphos, Thermia, Keos. Plus au sud, Milos et le remarquable groupe volcanique de Thira ou Santorin. La plupart des Cyclades, que l’on a appelées des montagnes de la Grèce perdues dans la mer, n’offrent que des rochers stériles et sans habitants. Les îles Ioniennes forment un autre groupe distinct. La principale est Corfou (Kerkyra), sur la côte d’Albanie. Grâce à la protection de Venise, Corfou a pu résister à toutes les attaques des musulmans. Elle fut occupée par les Français de 1807 à 1814. Depuis cette époque, les Anglais avaient organisé une sorte de république, dite des sept îles, qui se gouvernait sous leur