LES PAYS BALKANIQUES.
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cependant constituée en province autonome sous le nom de Roumélie orientale1 avec un prince chrétien.
  Au milieu de ces populations, en majorité chrétiennes, vivaient des colonies de Circassiens ( Tcher-/cesses), émigrés du Caucase, et auxquels des terres avaient été affectées.
  Quand, dans une étude des races des pays balkaniques, on veut entrer dans des détails plus précis, on se heurte aux plus grandes difficultés, parce que les statistiques n’existent pas, et que les différents documents tendent à donner la prédominance à telle ou telle race, suivant la nationalité de leurs auteurs. Du reste, les différences de religion ont une importance bien plus considérable et amènent des conséquences bien plus caractérisées que les différences ethniques. L’idée de nationalité est fort obscure chez ces peuples, les intérêts religieux priment tous les autres, parce qu’ils représentent les véritables liens sociaux.
  Dans tout l’empire ottoman, le musulman était le seigneur, le maître. Qu’il fût de race slave, albanaise, turque ou arabe, il avait l’honneur de porter les armes ; c’est lui qui commandait. Le chrétien était un être asservi, timide, et méprisé. Aussi comprend-on que
   1. Ce nom n’a aucune signification. Les Turcs ont appelé Roumélie, pays des roumis, toute la région habitée par des chrétiens. Il n’y a pas de Roumélie orientale.
   L’union politique de la Roumélie orientale et de la Bul-garie en une seule principauté, était à prévoir; elle a été réalisée, de fait, par le prince Alexandre de Bulgarie en 1885, et reconnue par la Porte, sinon consacrée par des traités. Le prince s’est ensuite fait proclamer tzar. Les événements dont ces pays sont le théâtre, n’ont pas été une des moindres préoccupations de la politique internationale de l’Europe.
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