ROUMANIE. 61 passent pour être d’une grande probité. Leur nombre est d’environ 6,000. La Roumanie est dans sa période de transition entre l’âge féodal et l’époque moderne. En 1856, les paysans étaient encore attachés à la glèbe et le pays était partagé entre trois ou quatre cents grands propriétaires qui, avec les monastères, étaient les maîtres du sol. Un pareil état social devait avoir pour conséquence une grande démoralisation chez les maîtres comme chez les serfs. Les nobles vivaient au loin dépensant l’argent que leurs intendants, grecs pour la plupart, tiraient du labeur et de la misère du paysan. La masse de la nation était asservie, ignorante et superstitieuse. La loi de 1862, en faisant attribuer un lot de terre à chaque chef de famille agricole, a été le signal d’une transformation qui s’accentue chaque jour et qui permet aux qualités naturelles des Roumains de se développer librement. S’il reste encore quelque trace regrettable du passé, il faut juger avec indulgence un peuple qui a tant fait par lui-même pour s’élever et pour grandir. On a signalé, il y a quelques années, une certaine agitation parmi les populations roumaines de la Hongrie et comme une tendance à chercher un appui dans le nouveau royaume, pour revendiquer, à leur tour, l’autonomie politique. Jusqu’à présent, la Roumanie n’avait pas encouragé ce mouvement ; il paraît maintenant que la réunion de la Transylvanie à la Roumanie est une des éventualités à prévoir si la Roumanie entre dans la grande guerre actuelle, et 6