GRÈCE. 75 L’hostilité est très vive. La question qui se pose est celle-ci : lors du démembrement définitif de l’Empire ottoman, la Macédoine deviendra-t-elle province du royaume grec ou province d’un royaume bulgare? Les deux races sont tellement mêlées qu’il sera fort difficile de trouver une solution à la fois satisfaisante pour l’une et pour l’autre. Les Bulgares qui forment le fond de la population des campagnes, sont peut-être en majorité, mais les Grecs dominent dans les villes, quelquefois par leur nombre et presque toujours par leurs richesses et par la supériorité de leur culture intellectuelle. Il en résulte que les Grecs qui, autrefois, faisaient cause commune avec les Slaves dans la lutte contre l’islamisme et prenaient leur point d’appui sur la Russie, ont aujourd’hui d’autres intérêts. Esquisse géographique. Si l’on se reporte aux descriptions des historiens et des poètes, la Grèce antique devait être un des plus charmants et des plus beaux pays de la terre. La Grèce moderne est tout autre. Le premier aspect de ses côtes et de ses îles est celui de rochers grisâtres sans trace de végétation, ni de vie humaine, couverts tout au plus de maigres broussailles dont la couleur sombre contraste avec la lumière resplendissante qui les baigne. En s’en approchant, cette impressionne se modifie pas, et, en effet, les murailles rocheuses tombent à pic dans les flots et l’intérieur n’offre, la plupart du temps, qu’un labyrinthe confus de collines ou de montagnes, dominées