146 LES PAYS BALKANIQUES. rent avec la même exaspération le 21 septembre. On ne sait trop ce qu’il faut le plus admirer de l’énergie de la résistance ou de l’acharnement de l’attaque. Les pertes furent considérables de part et d’autre, mais les Russes restèrent définitivement maîtres du col. Attaques de Plevna. — A leur aile droite, les Russes avaient subi un échec grave. Une première attaque dirigée contre Plevna avait été repoussée avec des pertes considérables (20 juillet). Si Osman-Pacha avait disposé de forces suffisantes, il aurait pu pousser une pointe jusqu’aux ponts de Zimnitza et compromettre sérieusement l’armée russe, en lui coupant ses communications. Une deuxième attaque, tentée le 31 juillet contre Plevna, ne réussit pas mieux et eut les mêmes conséquences désastreuses. Les Russes avaient commis une faute grave en se lançant au delà des Balkans sans assurer préalablement leur aile droite. Il leur aurait fallu commencer par dégager la ligne de l’Isker et balayer la rive droite du Danube, depuis Vidin jusqu’à Sofia. Le raid du général Gourko n’était qu’une aventure sans portée, et dont le résultat ne devait être que d’exposer les malheureuses populations bulgares, qui l’avaient accueilli en libérateur, aux répressions barbares des troupes turques. Quand même cette avant-garde aurait réussi à se maintenir au sud des Balkans, l’armée russe n’aurait pu la suivre et défiler entre les armées d’Osman-Pacha à droite, de Mehemet-Ali à gauche. C’était contre Osman-Pacha que les Russes auraient dû vigoureusement porter les premiers coups.