SERBIE. 91 Esquisse historique. Après être restée courbée, pendant plus de trois cents ans, sous le joug le plus brutal et le plus humiliant, la Serbie se réveilla au commencement du siècle (1804) par une insurrection formidable. Le sentiment national et la haine du Turc s’étaient conservés au fond des forêts de la Serbie, dans les monastères et dans les bandes d'Haïdouks, que les cruautés des janissaires grossissaient sans cesse. Karageorge fut le premier chef des révoltés. Vainqueur des Turcs après une lutte acharnée qui dura dix ans, il les contraignit à abandonner la Serbie; mais, à la paix de Bucarest (1812) entre la Russie et la Turquie, la Serbie se trouva de nouveau à la merci des Turcs qui réoccupèrent le pays en 1813. Karageorge dut s’enfuir. Quelques années après, étant rentré dans sa patrie, dont il avait été le premier libérateur, il périt assassiné. La Serbie fut alors livrée aux plus violents excès ; elle se souleva de nouveau en 1815, à la voix de Miloch Obrénovitch. Sous l’énergique impulsion de ce chef et grâce à la protection de la Russie, elle parvint, après quinze ans de luttes et de négociations, à faire reconnaître son autonomie, qui fut garantie par la paix d’Andrinople (1829). Miloch obtint de la Porte (3 août 1830), un fîrman lui accordant le titre de prince héréditaire, que l’assemblée nationale (Skouptchina) lui avait conféré. Les années suivantes furent signalées par des compétitions, des discordes intestines, et des essais