92 LES PAYS BALKANIQUES. informes de constitution. Miloch Obrénovitch, homme d’une haute capacité, mais inculte et violent, qu’on a appelé le prince paysan, et qui, dit-on, ne savait pas lire, dut abdiquer en 1839 et s’exiler. Son fils Michel lui succéda; il fut renversé à son tour, et remplacé par le fils de Karageorge. En 1856, le traité de Paris déclara « que les immunités privilèges concédés à la Serbie étaient placés sous la garantie collective des Grandes Puissances ». En 1858, la Skouptchina proclama la déchéance de Karageorgevitcli et rappela le vieux Miloch, alors âgé de 78 ans. A sa mort (1860), il eut encore pour successeur son fils Michel qui prit le pouvoir pour la seconde fois et périt assassiné en 1868. A défaut d’héritiers directs, le prince Milan son cousin, encore mineur, fut proclamé prince de Serbie, sous le nom de Milan Obrénovitch IV. Ce fut lui qui dirigea les efforts des Serbes pendant les années de 1875 à 1878. Il obtint pour son pays, au traité de Berlin, la reconnaissance de son indépendance et un accroissement de territoire. En 1882, il prit le titre de roi de Serbie1. En 1889, il abdiqua en faveur de son fils. 1. Le prince Milan s’efforça d’écarter la Serbie du mouvement insurrectionnel qui troubla la Bosnie et l’Herzégovine au commencement de 1882 et qui inquiétait vivement le cabinet austro-hongrois. C’est, dit-on, pour le remercier de ces bonnes dispositions que la cour de Vienne favorisa l’érection de la Serbie en royaume et qu’elle fut la première à reconnaître le nouveau roi. Le prince Milan faisait de nombreux séjours à Vienne, où il était très bien accueilli à la cour. L’Autriche vint encore en aide à la Serbie, en 1885, lors de la guerre contre la Bulgarie, en imposant au prince Alexandre de Bulgarie de ne pas poursuivre ses victoires.