BULGARIE. 123 Le fort de Kilia, destiné à protéger les ouvrages du Bosphore contre un débarquement qui les prendrait à revers. A peu de distance plus à l’est, on double la pointe de Roumili Fener ou Fanaraki (le fanal d’Europe) et l’on arrive à l’entrée du Bosphore. Bosphore. — Le Bosphore est un canal long de 30 kilomètres environ par lequel se déversent les eaux du bassin de la mer Noire, qui sont à un niveau sensiblement plus élevé que celles de la Méditerranée et à une température différente. Aussi est-il parcouru par un courant fort rapide du nord au sud, qui suit la côte d’Europe, tandis qu’un contre-courant beaucoup plus faible remonte la côte d’Asie. La largeur varie depuis 600 jusqu’à 3,200 mètres ; partout, la profondeur est considérable. Le canal forme une suite de bassins, séparés par des étranglements, sur lesquels sont établis une série de forts et de batteries, armés d’une formidable artillerie. A l’entrée, du côté de la mer Noire, les forts de Kilia, sur la rive d’Europe, et de Riva, sur la rive d’Asie, protègent les ouvrages du Bosphore contre un débarquement qui les prendrait à revers. Puis, on passe successivement devant : les batteries de Karibtché (rive d’Europe), qui croisent leurs feux avec celles de Poiraz (rive d’Asie) ; Roumili Kavak et Teli Tabia (rive d’Europe), qui croisent leurs feux avec Anadouli Kavak et Joucha (rive d’Asie). C’est là que se trouve la barrière principale du Bosphore. Les Génois, au xrve siècle, y avaient construit deux forts, entre lesquels ils tendaient une chaîne. La possession leur en fut vivement disputée par les Vénitiens et par les Byzantins. En suivant la rive d’Europe, on trouve le charmant village de Bouyouk-Déré et Thérapia, où sont les résidences d’été des ambassadeurs étrangers. Les hauteurs