LES PAYS BALKANIQUES. 21 Les ressources financières du pays sont presque nulles. Il y a peu de temps, son budget ne dépassait pas 300,000 francs. La liste civile du prince, jointe à ses revenus personnels, s’élevait à 70,000 francs environ, mais il recevait de la Russie un subside annuel de 100,000 francs environ et, dans certains cas, des armes et du matériel de guerre. Des établissements d’instruction ont été créés aux frais des princes de la famille impériale de Russie, et l’on est surpris de l’extension qu’a pu prendre, dans les villages, l’instruction primaire. Aussi les sympathies russes sont-elles très vives dans le pays. Sur une population évaluée à 200.000 habitants, le Monténégro peut mettre sur pied 20,000, 30,000 et même 40,000 hommes. Outre son attirail ordinaire d’armes blanches, parmi lesquelles le terrible kandjar, chaque homme reçoit de l’État un fusil et des munitions, et il doit pourvoir lui-même à son entretien. Le Monténégrin a l’instinct de la lutte ; pendant que sa compagne vaque aux travaux du ménage et à ceux des champs, le guerrier court les montagnes, chassant le gibier. Les hommes sont vigoureusement bâtis, forts, robustes, sobres et sérieux. Ils sont peu embarrassés de bagages; ils portent dans un petit sac de laine une provision de coucrouss ou de pain de maïs qui leur suffira pour plusieurs jours. L’habillement consiste en étoffes de laine d’une grande solidité; la struka, sorte de mante orientale, sc transforme en couverture, tente, sac, coussin, etc. La taille est entourée d’une largo ceinture qui porte tout l’arsenal d’armes, sans lequel le Monténégrin ne saurait quitter son foyer à moins d’encourir la risée publique. 11 a là son long poignard à manche orne-