BULGARIE. 127 donné leur nom au détroit, sont sur la rivière asiatique, à un étranglement où le courant constant est très rapide, de la mer de Marmara vers la Méditerranée. Ce passage est battu et enfdé pendant une lieue par des batteries armées de grosses pièces. Il fut mal défendu et forcé, en 1807, par une flotte anglaise; quelques jours après, au retour, le général Sebastiani, ambassadeur de France, ayant pu envoyer quelques officiers français qui ranimèrent le courage des Turcs, les Anglais perdirent plus de200 hommes; tous leurs vaisseaux, percés par les gros projectiles de pierre que lançaient les batteries, subirent de graves avaries. Une flotte, même cuirassée, aurait, de nos jours, la plus grande difficulté à renouveler cette audacieuse entreprise. La pointe de Nagara (rive asiat.) marque l’extrémité de ce dangereux passage, qui n'a, en cet endroit, que 1960 mètres environ de large. C’est le promontoire d’Abydos des anciens, à peu près en face la baie de Ses-tos, où Xerxès fit jeter un pont; c’est là que les Ottomans passèrent pour la première fois sur la rive européenne. Gallipoli (riv. europ.) est à la sortie du détroit. C’est une importante ville de commerce. Les Ottomans s’en emparèrent en 1357, un siècle avant la prise de Constantinople. La presqu’île de Chersonnèse est rattachée au continent par l’isthme de Boulaïr, dont les ouvrages seraient inexpugnables s’ils n’étaient sous le feu des navires embossés soit dans le détroit des Dardanelles, soit dans le golfe de Saros. La côte de la mer Égée est découpée par un grand nombre de golfes et de baies, qui favorisent une navigation côtière très active et un commerce de cabotage, presque entièrement entre les mains des Grecs. Les ports principaux sont : Enos, à l’embouchure de la Maritza, Dedeagatch, tête du chemin de fer d’Andrinople. A l’ouest de la baie de Bourou, l’île de Thasos a quelque importance. Elle avait été donnée comme apanage à la famille khédiviale d’Égypte.