BULGARIE. 113 deux jours. Le 16 novembre, les Serbes débouchèrent. Les forces bulgares (18.000 hommes environ) équilibraient à peu près les leurs. Bien que dépourvus d’officiers par suite du départ des officiers russes, les bataillons bulgares commandés par de simples capitaines, voire même par des sergents, manœuvrèrent avec ordre. Ils attaquèrent et emportèrent d’un magnifique élan les positions ennemies; puis, ils poussèrent l’adversaire. Le 26, ils étaient devant Pirot qu’ils prirent le lendemain. Ils marchaient sur Nich lorsque se présenta au quartier général du Prince Alexandre, le baron de Khevenhuller envoyé de l’Empereur d’Autriche, qui lui imposa d’arrêter la marche de ses troupes victorieuses et d’accepter un armistice. La Serbie fut sauvée. Cette brillante campagne de la jeune armée bulgare avait duré 14 jours. L’énergie de la nation ne pouvait mieux s’affirmer que par une guerre ainsi vigoureusement menée, mais ces succès inespérés exaltèrent démesurément son ambition et lui firent concevoir des espérances trop hâtives. Dès ce moment s’accentuèrent les prétentions de la Bulgarie à établir son hégémonie sur la Péninsule des Balkans, en secouant même la protection de la Russie si cette protection prenait le caractère d’une tutelle gênante. Le sol de la Bulgarie est riche, sa principale production est le maïs. Son climat est doux. Elle possède de grandes plaines cultivables, des montagnes boisées, des ressources en fer et en charbon, peu de bonnes routes malheureusement. Sa population est laborieuse, d’un caractère froid, patient; cette race