10 LES PAYS BALKANIQUES. Grecs. — La race hellénique, évaluée à trois ou quatre millions d’âmes, n’en compte guère que la moitié dans la Grèce continentale proprement dite ; le reste habite les îles de la mer Egée, la partie méridionale de l’Albanie, les rivages de l’Archipel, de la mer de Marmara et delà mer Noire jusqu’à Yarna, les côtes de l’Asie Mineure. Les Grecs forment, dans la plupart des villes maritimes, des communautés commerçantes très riches et très influentes. La presque totalité du commerce maritime du Levant est aux mains des Grecs ; c’est leur langue qui est parlée dans tous les ports de la mer Egée. Ce sont les Grecs qui ont été les comptables, les intendants, les financiers ordinaires des Turcs; ils sont détenteurs de la majeure partie de la fortune publique. L’israélite perd du terrain devant le Grec et n’arrive pas à prendre pied dans la Grèce proprement dite. Depuis que la race grecque est parvenue à reconstituer un centre national, ses progrès ont été rapides et ses revendications ne cessent de se faire entendre. Les Grecs ont fait autrefois cause commune avec tous les révoltés de l’empire ottoman : Roumains, Serbes, Bulgares, et ils se sont mis, comme eux, sous la protection des Russes. Aujourd’hui, les circonstances sont modifiées; les Grecs sont regardés avec peu de sympathie par les autres peuples chrétiens de la Péninsule. La lutte s’est établie entre les Bulgares et les Grecs au sujet du partage des pays enlevés à l’empire ottoman. Animées d’un grand sentiment de patriotisme, les nombreuses communautés grecques disséminées sur