GRÈCE. 65 Les Turcs s’emparèrent de Chios et en massacrèrent la population. Canaris vengea ces victimes. Se glissant avec un brûlot au milieu de la flotte turque mal gardée, il fit sauter le vaisseau amiral et plusieurs autres bâtiments. Pendant deux années, les succès et les revers se succédèrent. Les Grecs massacrés semblaient renaître de leurs cendres. Deux flottes turques avaient été détruites ; le Sultan demanda le concours des Egyptiens pour comprimer la révolte. La flotte égyptienne, forte de 64 voiles portant 8,000 hommes, se réunit à la flotte ottomane dans les eaux de Rhodes. Les Grecs n’avaient que 60 navires ; néanmoins, ils se portèrent bravement à l’attaque, précédés de cinq brûlots. Frappés de terreur, les Turcs s’enfuirent, Canaris incendia encore le vaisseau amiral, et les Égyptiens, malgré les efforts d’Ibrahim-Pacha, suivirent la retraite des Turcs. Cependant, au printemps de 1825, Ibrahim débarqua ses 8,000 hommes sous les murs de Modon (Mes-sénie) et assiégea Navarin, dont il s’empara malgré une énergique résistance. Il se tourna ensuite contre Missolonghi, la ville sainte des Grecs. Réduits à la dernière extrémité, après un long siège, les défenseurs avaient résolu de se faire sauter. Ils exécutèrent une dernière sortie pour permettre aux familles grecques de fuir, mais les Turcs, prévenus par un déserteur bulgare, surprirent ces infortunés et en firent un terrible massacre qui souleva un cri d’horreur dans l'Europe entière (avril 1826). Les Turcs reprirent Athènes et assiégèrent l’Acropole.