LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 133 ou trois ans, d'après laquelle les Allemands d’Autriche devraient désormais mettre en avant en première ligne leur intérêt national en tant qu’Alle-mands, sans tenir compte d’abord de l'intérêt de la monarchie et soutenir leurs droits nationaux avec autant de vigueur et d’énergie que les Hongrois et les Slaves. Cette idée, lorsqu’elle était émise sous le ministère Hohenwart, pouvait dans une certaine mesure se justifier et trouver une application pratique à la direction politique du parti; mais en 1873, ce principe de l’intérêt allemand avant tout n’avait aucune raison d’être et était un principe inutile, puisque la politique du ministère ne devait certainement pas fournir beaucoup d’occasions où cette ligne de conduite dût et pût être suivie. Les quelques années qui suivent sont assez incolores et peu intéressantes au point de vue qui nous occupe. Il semble que le développement de l’idée pangermaniste subisse un temps d’arrêt et cette accalmie momentanée est d’ailleurs assez aisément explicable. Le pouvoir, en effet, est exercé par le ministère Auersperg, et c’est un ministère germanophile dont la politique contente pleinement tous ceux des Allemands qui veulent bien entendre raison, et c’est alors la quasi-unanimité. Les politiciens et les agitateurs qui bientôt trouveront dans le sentiment national allemand un levier pour soulever les masses, ceux à qui le mouvement pangermaniste doit servir de tremplin pour