LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 157 effet, que les Allemands combattent côte à côte contre le ministère, ils ont pu se connaître mieux, et les Allemands libéraux, lions Autrichiens avant tout, malgré des égarements passagers, qui déplorent sincèrement la situation politique, qu’ils jugent à tort ou à raison néfaste pour le pays, ont fini par se rendre compte qu’il y a, à côté d’eux, des Allemands qui sont, au fond, enchantés de cette crise aiguë, parce qu’ils croient que la politique tchéquophile du comte Taaffe doit fatalement jeter les Allemands d’Autriche dans les liras de l’Allemagne. De là, les malentendus une fois dissipés, des tiraillements, et à bref délai une scission inévitable. Ces tendances contraires se font jour, pour la première fois, d’une manière éclatante, dans le grand débat qui eut lieu à la Chambre des députés, en avril et en mai 1887, au sujet toujours de la Bohême. Le motif de ce débat, c’était une interpellation du député Knotz sur la politique suivie par le gouverneur de la Bohême. Après un discours assez violent du député Menger le 26 avril 1887 ce fut le tour de M. Herbst, dont le remarquable discours, prononcé à la séance du 30 avril, marque très clairement que les Allemands libéraux veulent être avant tout Autrichiens, et que c’est en tant qu’Autrichiens qu'ils déplorent la politique du ministère Taaffe et ses conséquences, 1. Voir Extraits : Dr Gustav Kohn, op. cit., p. 179.