56 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE par un insuccès. Aussi, avec sa ténacité habituelle, songeait-il à reprendre peu à peu, après s’être assuré l’appui de l’Allemagne du Sud, les négociations qui, un jour, amèneraient, malgré tout, l’entrée de l’Autriche dans le Zollverein. Peut-être y aurait-il réussi à force de patience et d’habileté, en jouant adroitement du sentiment national, si puissant en Allemagne. Mais l’Autriche se trouva subitement privée de ce remarquable homme d’Etat. Foudroyé à cinquante et un ans, en pleine vigueur, par une attaque d’apoplexie, le prince de Schwarzenberg mourait à Vienne, le 5 avril 1852. Son successeur fut le comte de Buol-Schanens-tein '. Celui-ci évita fort sagement la faute, trop fréquente en politique étrangère, qui consiste pour un ministre nouveau à adopter de parti pris une politique diamétralement opposée à celle de son prédécesseur et suivit au contraire absolument l’impulsion donnée par Schwarzenberg. Le 20 avril 1852, des conférences sur la question douanière s’ouvraient à Berlin. Mais bientôt, à l'instigation de l’Autriche, les Allemands du Sud demandaient que l’Autriche fût représentée aux 1. Buol-Schauenstein (Karl-Ferdinand, comte de), né le 11 mai 1797, mort à Vienne le 28 octobre 186S, ministre à Carlsruhe, Stuttgart, Turin, Saint-Pétersbourg (1848), prend part aux conférences de Dresde (1850), ambassadeur à Londres (1851), ministre des Affaires étrangères et président du cabinet autrichien (1852), représente l'Autriche au Congrès de Paris (1856), donne sa démission en 1859, et disparait de la scène politique ; meurt le 28 octobre 1865.