LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 209 vrai que l’unanimité n'est pas nécessaire et qu'ils se contenteraient sans doute de convertir la majorité des Allemands d’Autriche, peut-être même seulement une minorité, qui, grâce à sa turbulence, saurait conduire la majorité... à Berlin. Toujours est-il que tel est, exposé rapidement dans son ensemble, le mouvement de séparation de Rome, que nous croyons avoir réussi à montrer sous son veritable jour avec toute l’impartialité possible, puisque nous avons accepté sans même les discuter les chiffres pourtant un peu suspects que donnent M. Schœnerer et ses adeptes. Un mouvement de ce genre, mouvement nettement pangermaniste et anticatholique, ne pouvait qu’être très mal vu par le Gouvernement autrichien, par l'empereur, dont la ferveur catholique est bien connue. Et ce n’est pas lù, semble-t-il, une tendance qui doive disparaître avec le souveraiu actuel. La manifestation la plus marquante dirigée contre le mouvement de séparation de Rome n’émane-t-elle pas, en effet, de l’archiduc François-Ferdinand, l’empereur de demain, que nous avons vu accepter, au printemps de 1901, la présidence du « Katholischer Schulverein für OEsterreich » (l’Association scolaire catholique pour l’Autriche), et qui, à cette occasion, insistait particulièrement sur l’activitépatriotique de cette association, destinée à combattre l’agitation Los von Rom, mouvement de rupture avec l'Autriche, auquel on ne saurait opposer 14