160 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE scr, elles aussi, de tout commentaire. Regrets sincères au sujet de la situation critique d’un côté, désir avoué que les choses aillent de plus en plus mal, pour que le mécontentement général facilite l’œuvre pangermaniste de l’autre, voilà le tableau de l’état d’esprit tel qu’il règne en 1887 dans les deux fractions allemandes. 11 est clair et saisissant, et le débat qui l’a mis ainsi en lumière nous paraissait, par conséquent, ne pas devoir être laissé de côté. Nous ne signalerons, d’ailleurs, en dehors des deux manifestations oratoires de M. Herbst et de M. Knotz qu’un discours intéressant, lui aussi, prononcé par le député Sturin le 12 mai. Ce discours, en effet, très mélancolique et fort pessimiste,appelle l’attention de tous sur une vérité que l’avenir justifiera et confirmera. L’orateur y prédit, en termes éloquents, au comte Taaffe, qu’il réussira à blesser profondément les Allemands, sans pour cela satisfaire complètement les Slaves, et qu’ainsi le jour viendra où, ne pouvant plus compter, dans l’état actuel des choses, sur l’appui des uns ni des autres, il devra fatalement chercher à regagner à nouveau les sympathies des Allemands, que ceux-ci, à leur tour, lui feront alors payer cher1. C’est là une note assez nouvelle, une vue originale et clairvoyante de la situation qui méritait, par conséquent, d’être signalée. 1. Voirtexte allemand -.Extraits : I)’ Gustav Kohn, op. ci7..p. 1S2.