98 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE Bien plus, pour prendre nettement position et expliquer clairement leur attitude, les députés slaves de la Diète remirent au président de la Diète, le 28 août 1868, une déclaration catégorique, où ils affirmaient leur résolution de soutenir envers et contre tous les droits de la race slave. Un des députés lit d’ailleurs précéder cette déclaration de quelques explications du plus haut intérêt. Elles contiennent notamment le passage suivant, que nous empruntons à nne très intéressante brochure de M. Louis Léger1 et qui nous paraît devoir être cité. C’est, en effet, le premier texte qui signale positivement, en appelant les choses par leur nom, l’existence en Autriche d’un mouvement panger-maniste, tendant ouvertement à l’annexion à l’Allemagne. Voici ce passage : « Il y a parmi les Allemands de la Bohême un parti, malheureusement toujours croissant, qui, mettant l’unité allemande au-dessus de tout, a l’intention de soumettre à la Prusse, comme au représentant actuel et incontestable de l’unité germanique, tous les pays prétendus allemands de l’Autriche. Il va sans dire que ce parti veut, avant tout, reteñirles pays éminemment slaves de la couronne de Bohême dans une union étroite avec les autres pays cisleithaniens, qui anciennement faisaient réellement partie de l’em- 1. Louis Léger, la Crise autrichienne ; le Royaume de Bohême et le Fédéralisme (Extrait de la llevue moderne du 10 octobre 1S6S. Paris, 1S68, p. 7).