XIV PRÉFACE ouvrirait, pour l’Europe, une ère nouvelle de guerres et de réaction. Elle entraînerait l’oppression de la majorité des peuples de la monarchie habsbourgeoise, en même temps qu’elle serait une menace pour l’indépendance des peuples de l’Ouest et du Sud-Est de l’Europe. Mais, comme nous le montre M. Georges Weil, après M. René Henry, le grand rêve du pangermanisme n’est pas près de se réaliser. Vienne n’est pas encore résignée à devenir une ville de province, avec un préfet prussien, et, entre la Sprée et le mojen Danube, se dressent, comme au temps de Huss et de Ziska, les Slaves de Bohême. Elle aussi, à tout prendre, cette vieille Autriche, elle est l’œuvre de la nature autant que la création de l’histoire ou de la politique. Ne nous y trompons pas : quelque hétérogènes qu’en semblent les matériaux, il est malaisé de les dissocier, sans en déchirer les individualités nationales. Tout ce qu’on mettrait à la place de cette Babel ethnographique risque fort d’être encore plus artificiel, sans être plus favorable à la liberté des peuples. Aussi nous est-il permis d’espérer, dans l’intérêt