VIII PRÉFACE de la monarchie dualiste, notamment les Tchèques qui occupent les plaines de Bohême et les Slovènes qui, avec les avenues de Trieste, gardent les croupes méridionales des Alpes. Pour pousser jusqu’à Vienne et jusqu’à l’Adriatique, le nouveau saint Empire germanique devrait passer par-dessus les Tchèques et par-dessus les Slovènes et les broyer. La Bohême, en particulier, est comme la borne mise par la nature et par l’histoire à l’expansion de l’Allemagne prussienne. Pas plus aujourd’hui qu’au moyen âge, les Tchèques ne se résigneraient à la domination allemande; et s’ils n’avaient la force d’y résister, il est malaisé de croire que jamais la Russie tolère l’incorporation des Slaves de Prague à l’empire des Hohenzollern. Aucun dédommagement ne saurait , pour la Russie, compenser une telle annexion à l’empire voisin. Quel tzar russe oserait jamais affronter le déshonneur d’une pareille trahison envers la Russie et envers le slavisme? La Bohême, avec son losange de remparts montagneux, reste dressée entre Vienne et Berlin. D’un autre côté comment imaginer qu’un