126 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE M. de Bismarck à M. de Beast répondent plus exactement à ses intentions réelles que celles que lui prête le diplomate hollandais, ceci dit, d’ailleurs, bien entendu, sans vouloir en aucune façon émettre un doute quelconque sur la bonne foi de ce dernier. Du reste, une autre indication sur la politique bismarckienne nous est encore fournie par M. de Beust. Il dit, en effet, dans un rapport qu’il rédigea alors, que M. de Bismarck lui a déclaré ne pas vouloir soutenir effectivement (notez ce mot capital) l’opposition allemande d’Autriche, ajoutant à cette affirmation formelle que ce serait une politique d’écolier de spéculer sur une acquisition des provinces austro-allemandes, et qu’introduire en Allemagne avec les provinces autrichiennes une population slave et un foyer d’opposition catholique, serait une pure billevesée et la dissolution certaine de l’empire allemand à peine fondé. M. de Beust, qui connaît assez les affirmations de M. de Bismarck pour savoir ce qu’en vaut l’aune, ajoute cependant fort sagement : « Il est bon pour nous d’être sur nos gardes malgré de telles assurances et de ne jamais manquer de vigilance1. » Quant à l’opinion de M. de Beust lui-même sur la question pangennaniste, opinion intéressante à connaître, puisque, ne l’oublions pas, M. de Beust 1. Mémoires du comte de Beust (traduction Frédéric Kohn Abrest), t. Il, 186G-1885, p. 4SS,