80 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE le comte Larisch, ministre des Finances, et le comte Mensdorff, qui restait aux Affaires étrangères. Sur lout le ministère planait d’ailleurs l’influence du comte Eszterhazy, le grand triomphateur qui, cependant, n’avait pas voulu prendre le pouvoir lui-même. C’était un ministère slavopliile, imbu d’idées absolues, à tendances foncièrement aristocratiques, presque même féodales, en même temps que fédéralistes. Sa politique intérieure allait donc certainement être peu sympathique à l'élément allemand et nullement dirigée par une conception constitutionnelle de la monarchie. A l’extérieur, cette politique, n’émanant plus d’un homme à idées bien arrêtées, sera une politique incohérente, sans suite, et une politique de coups de tête irréfléchis. En un mot, c’était la réaction absolue contre la politique de Schmerliug. La slavophilie manifeste du ministère ne constituait cependant peut-être pas en elle-même une mauvaise politique, surtout si elle eût été dirigée avec intelligence et pondération. Mais en tout cas, l’effet produit en Allemagne, par l’arrivée aux affaires d’un ministère aussi anti-allemand, fut désastreux. Néanmoins, malgré toutes ces incohérences de la politique autrichienne, l’Autriche comptait encore beaucoup de partisans en Allemagne, et l'ambition démissionne au mois de février 1867. Président du tribunal administratif de Vienne en 1881 et membre de la Chambre des Seigneurs.