LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 215 brutale, programme élaboré par M. Schœnerer, et dont le résumé avait paru, sous sa signature, dans son journal les Unverfælsehte Deutsche Worte. De ce programme voici le passage capital qui est, comme on va le voir, pleinement édifiant : « Nous voulons l’union intime avec l’empire allemand de tontes les provinces autrichiennes qui faisaient autrefois partie de la Confédération Germanique 1 ». C’est donc bien le pangermanisme dans son essence, sous sa forme la plus absolue et la plus nette que représentent les 21 députés radicaux de la Chambre de 1901, qui est encore en fonctions aujourd’hui. Sans doute, un parti qui d'une élection à la suivante passe de 5 ou même de 8 représentants à 21 doit être considéré comme ayant, fait des progrès très importants, et ces progrès nous ne songeons pas à les nier, puisqu’au contraire nous avons, dès le début, fait ressortir que ces progrès étaient précisément le résultat capital le plus saillant des élections de 1901. Néanmoins, et ceci posé, il convient de faire sur ce résultat brutal quelques observations. D’abord, et c’est la première réflexion qui se présente à l’esprit, si grands qu’aient été les progrès du parti radical allemand, il faut bien se dire que ce n’est pas encore avec 21 représentants dans une Chambre qui compte 425 députés qu’un 1. Traduction française de M. W. Beaumont (pseudonyme de M. Joseph Blociszewski) : La crise du parlementarisme en Autriche; les élections législatives et la situation politique. Annales des Sciences politiques, mars 1901. p. 169.