LE SECOND ACTE : SCFIMERLING 73 allemande, ne refusait-elle pas, en effet, de coopérer ¡i l’œuvre d’unification de l’Allemagne? Eh bien, l’Autriche, elle, ne se laisserait pas détourner de sa tâche, elle tenterait cette œuvre et si elle échouait, mon Dieu, ne serait-il pas tout naturel d’accuser la Prusse de ce nouvel échec dont elle serait seule responsable, tout comme on avait rendu l'Autriche seule responsable de l’échec de 1849-1850 ?Le plan était adroit ; il pouvait réussir, il devait même réussir à une seule condition : c’était qu’on ne démasquât pas le but réel de la politique autrichienne et c’est là malheureusement ce qu’en Autriche on ne sut ou ne voulut pas comprendre. Le Congrès s’ouvrit donc le 17 août 1863 sans la Prusse, et tout de suite l’Autriche lui soumit ses propositions. En ce faisant, elle se perdait d'ailleurs, car les Allemands, prévenus par l'expérience de 1848-1849, ne devaient guère éprouver de peine à voir clair dans son jeu. Que proposait donc l’Autriche ? Voici, en résumé et considéré seulement dans ses grandes lignes, le projet autrichien. 11 tendait à la constitution d'un Directoire de cinq membres, dont trois permanents, qui siégerait sous la présidence perpétuelle de l’empereur d’Autriche. Si un hasard quelconque venait une fois empêcher le souverain autrichien de remplir ce rôle, alors seulement la Prusse occuperait la présidence comme suppléante de l’Autriche. Le projet autrichien assurait en même temps à l’Autriche la majorité tant