"210 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE trop de digues. Ce langage énergique, tenu par l’archiduc-héritier, causa une énorme sensation. Il y mettait, on le voit, fort bien en lumière le mouvement de séparation, en le montrant sous son véritable jour, avec ses tendances à l'infidélité à la dynastie nationale et presque, à la trahison vis-à-vis de la patrie autrichienne. Mais, si nous ne pouvons qu’approuver toute cette partie du discours de l’archiduc-héritier, il faut bien reconnaître que tant le choix de l’endroit et du milieu éminemment clérical où il prononça ces paroles que le caractère peut-être un peu inconstitutionnel d’une pareille manifestation ne permettent malheureusement pas de n’adresser que des éloges à l’archiduc-héritier. Et ce ne serait pas non plus un des moindres griefs qu’un esprit vraiment libéral pourrait invoquer contre le mouvement pangermaniste que la conséquence peut-être fatale de sa nouvelle tendance protestante. Elle pourrait peut-être bien avoir, en effet, pour résultat le retour de la dynastie de Habsbourg à une politique ultra-clérical«', dominée par l’influence du haut clergé et de sa clientèle, politique qu’elle n’a déjà que trop de penchant à suivre naturellement. Ceci posé, nous croyons avoir dit sur le mouvement de séparation de Rome et ses rapports avec l’agitation pangermaniste, tout ce que dans une étude rapide de l’histoire et de l’évolution du pangermanisme autrichien il était nécessaire d’en dire,