222 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE patildes avec le patriotisme autrichien. M. Schœne-rer ne manqua pas de saisir la balle au bond. Il s’étonna, en termes indignés, de ce rappel à l’ordre infligé à un de ses amis, et termina son singulier plaidoyer en s’écriant à, tue-tête : « Hoch und Heil den Hohenzollern ! » (Vivent et prospèrent les Hohenzol-lern!) Un court instant, la stupéfaction fut générale; puis, les pangermanistes eux-mêmes, surpris au premier moment de cette sortie inattendue de leur chef, se mirent à acclamer bruyamment l’orateur, tandis que des protestations indignées s’élevaient de tous les autres bancs de la Chambre. Ce fut une scène inouïe, un vacarme effrayant; tous les pangermanistes, debout, poussant à leur tour le cri séditieux : « Vivent les Hohenzollern ! » bientôt couvert par les clameurs de désapprobation de l’assemblée entière. Le président, comte Vetter von dèr Lilie, lui aussi d’abord surpris et désemparé par ce brusque orage, se ressaisit enfin et rappela M. Schœnererà l’ordre : sur quoi la tempête redoubla, le tumulte reprit de plus belle sur les bancs pangermanistes, scandé toujours par le cri de «Vivent les Hohenzollern ! ». Mais ensuite, quand le calme fut à peu près rétabli, on vit les orateurs attitrés de tous les partis de la Chambre, Slaves aussi bien qu’Allemands, depuis M. Kramarcz (Jeune Tchèque), jusqu’à M. Kathrein (Allemand catholique), se succéder à la tribune et protester, dans un bel élan de loyalisme patriotique, contre lelangage inqualifiable