LE TROISIÈME ACTE : BEUST 89 ment révélé, M. de lieust sut à quoi s’en tenir. Il comprit que l’Autriche ne pourrait que perdre à cette alliance et qu’en aucun cas la Prusse ne la laisserait, de son plein gré, reprendre sa place, à son avis à lui, la première en Allemagne, que, par conséquent, l’alliance ne pouvant donner ce résultat et présentant le grave inconvénient de lier l’Autriche à une politique d’où elle ne pourrait retirer aucun avantage sérieux, il ne fallait pas s’y engager. Et cette fois une nouvelle dépêche du ministre autrichien à Wimpil'en (19 avril 1867) contenait une réponse négative, très nette, aux avances prussiennes, en même temps qu’avec une remarquable clairvoyance, M. de Beust y marquait les raisons de sa méfiance à l’égard des projets de la Prusse. En même temps, et considérant ceci comme un acte parallèle à son attitude vis-à-vis de la Prusse, dans une note conçue en termes plus énergiques et adressée au comte Trauttmansdorff à la date du 5 mai 1867, M. de Beust éveillait l’attention des Etats de l’Allemagne du Sud et les mettait en garde contre toutes les tentatives faites par la Prusse pour les lier irrévocablement à sa politique. Cette rapide esquisse de la politique allemande de M. de Beust est, pensons-nous, suffisamment caractéristique pour permettre au lecteur de s’en faire une idée nette, et ici, où nous ne prétendons pas étudier à fond cette politique, mais simplement en donner les grandes lignes pour pouvoir y démêler