218 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE entendu, d’une agitation considérable et très naturelle. Avec une Chambre pareille, aussi irrémédiablement divisée, l’on avait dû renoncer immédiatement à toute tentative de conciliation entre Tchèques et Allemands; mais même l’essai do rapprochement qu’on avait voulu pratiquer entre les partis allemands échouait lui aussi,et cela par suite de l'attitude irréductible des pangermanistes. lin effet, dès les premières avances qui leur furent faites en vue d’une entente avec les populistes et les progressistes, les pangermanistes le prirent de haut, dictèrent leurs conditions et déclarèrent lina-lement toute tentative d’entente inutile, si le parti progressiste ne commençait pas par exclure purement et simplement de son sein ses membres israé-lites, nombreux, comme on le sait, dans la « Fortschrittspartei ». Cette manifestation d’antisémitisme forcené, ce ton dictatorial,arrêtèrent tout effort en vue d’un rapprochement, alors que cependant ce rapprochement dans des conditions raisonnables n’eût pu qu’être utile à la cause allemande en Autriche, que les pangermanistes se vantent toujours de si bien servir. Du reste, les Radicaux-Allcmands se montraient on tout intraitables ; tous les sujets leur étaient bons pour faire du bruit et s’indigner contre quelque chose ou quoiqu’un; ils protestaient avec la dernière énergie contre la permission accordée tacitement aux Tchèques de rédiger leurs interpellations