102 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE même prendre forme. C’est,, en effet, dans le courant de cette année 1869 et au début de 1870 que vont se fonder à Vienne et dans un assez grand nombre de villes de province, des « Deutsche Vereine » (associations allemandes), et c’est de ces Deutsche Vereine que sortira un jour le parti allemand national, d’où se détachera à son tour le groupe pangermaniste. C’est là, dans le sein de ces sociétés, à l’ombre de leur titre respectable, que s’organisera en silence le parti pangermaniste d’aujourd’hui, attendant pour se révéler le jour où des agitateurs de profession viendront le tirer à grand fracas de l’ombre propice où, dès 1869, il se constitue. Pour compléter le tableau de l’état d'esprit très significatif qui commence à régner en Autriche ii cette époque, pour montrer de façon précise comment, réponse inévitable aux revendications des nationalités non allemandes de l’Autriche, on commence dans les partis allemands à envisager l'idée de prendre un point d'appui sur les Allemands d’Allemagne, nous croyons qu'il suffira de citer simplement, en le traduisant aussi exactement que possible, un passage d’un discours prononcé à la Chambre des députés le 17 mars 1869 parM. Skene, un des membres les plus influents de la majorité allemande, et où l’orateur fait allusion, d’une manière très nette et très clairvoyante, aux revendications croissantes des diverses nationalités de la Cislei-thanie. Voici le passage en question : « Puisqu’on