LE PREMIER ACTE : SCHWARZENRERG 49 pour l’Autriche, mais aussi combien lointaine semblait dès lors la réalisation de cette unité allemande qui, un moment, six mois à peine auparavant, avait paru sur le point de se faire ? Le fait seul que ce succès de la politique autrichienne éloignait alors l’Allemagne de l’unification, ne suffit-il pas à expliquer bien des événements ultérieurs et à nous prouver que la divergence entre l'intérêt allemand et l'intérêt autrichien, signalée plus haut comme une des origines du pangermanisme anti-autrichien de l’heure actuelle, subsistait toujours et s’affirmait même de jour en jour. Cependant, Schwarzenberg, toujours inlassable, ne s’endormait pas sur ce premier succès et poursuivait avec acharnement son œuvre. C’est ainsi que, peu à peu, il parvient à détacher de la Prusse le Hanovre et la Saxe et qu’ainsi il annihile le traité des trois rois. La Prusse alors, sous l’apparence d’une dernière tentative de conciliation, risqua un suprême effort; elle proposa, en effet, de convoquer à Erfurth une assemblée constituante, chargée de réorganiser l’Allemagne. Schwarzenberg vit le danger; il se défiait, et pour cause, ayant failli s’y faire prendre une fois, de ces assemblées allemandes qui avaient voulu donner la couronne impériale au roi de Prusse. Aussi, instruit par l’expérience, protestait-il le 8 décembre 1849 contre cette proposition et réussissait-il fort adroitement à entraîner avec lui la Bavière, puis la 4