140 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE d’abord en Bohême, ensuite dans le reste de la monarchie, sa suprématie traditionnellement maintenue jusqu’alors. Les règles édictées par l’ordonnance Taaffe-Stremayr sur la langue à employer dans les contestations administratives et judiciaires, l’usage des deux langues rendu obligatoire pour les fonctionnaires en Bohême, c’étaient là deux coups sérieux portés à l’influence allemande, par ce fait surtout qu’ils s’appliquaient directement à cette province de Bohême, sur laquelle, dès 1880, les pangermanistes concentraient tous leurs efforts. Le « Deutscher Verein » s’émut et nomma une commission, qui fut chargée d'examiner l’état exact des limites de la langue allemande en Autriche. Bien plus, au même moment, le député Pernerstorfer *, montrant par là clairement quelles inquiétudes régnaient dans le camp allemand sur l’avenir du germanisme, émettait l’idée bizarre de créer en Autriche une société protectrice des Allemands. En même temps, le 3 mai 1880, se fondait, autre manifestation nationale, le « Deutscher Schulverein » (Association scolaire allemande). Mais il n'est que juste de reconnaître que ce nouveau groupement, tout en ayant un caractère essentiellement national, répudiait, en somme # 1. Pernestorfer (Engelbert), né à Vienne le 27 avril 1850. Comme député, il siège d’abord au groupe national allemand, puis, après 1891, devient un des chefs du parti socialiste.