LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 213 hué à troubler et à déchirer. Ceci dit, il ne nous appartient pas d’entrer ici dans le détail des propositions que M. de Kœrber soumit aux conférences, de raconter tout ce qui s’y passa, ni de montrer comment et pourquoi ces conférences échouèrent. Le parti pangermaniste n’y a, en effet, comme nous l’avons vu plus haut, pas pris part, et nous pouvons, par conséquent, après avoir établi son rôle à la naissance de toute cette affaire, nous dispenser d’en dire plus long. Les conférences, espoir suprême de ceux qui rêvaient de pacification, ayant ainsi échoué, la situation se trouva encore pire qu’auparavant,et les scandales au Parlement reprirent avec une intensité encore plus grande, ce que pourtant même des gens doués d’une imagination fertile auraient cru impossible. La session fut enfin close le 8 juin 1900, et pendant l’été un grand coup fut frappé par M. de Kœrber : le 8 septembre 1900 on apprenait, en effet, que la dissolution de la Chambre venait d’être décidée et prononcée. Le ministère, en ce faisant, jouait une grosse, une très grosse partie; ce qui l’encouragea à la risquer malgré tout, ce fut la conviction que, quelle que pût-être la Chambre nouvelle, elle ne saurait être plus mauvaise, moins maniable, plus ingouvernable que celle qui s’en allait ou plutôt qu’on mettait à la porte. Nous allons voir que cette idée, que cet espoir étaient