60 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE tendent que l’occasion d’éclater au grand jour. Or, de ces occasions-là, la politique autrichienne a toujours été prodigue. Et, pendant ce temps, l’histoire, que rien n’arrête, continue son cours inexorable. La scène politique semble vide, les faits insigniliants, jusqu’au jour, où de nouveau, venant du sud cette fois, l’orage éclate sur lamonarchie autrichienne. Nous sommes en 1859 et, coup sur coup, le drapeau autrichien est obligé de s’incliner à Magenta et à Solférino devant les étendards alliés de la France impériale et de la jeune Italie. Et ce fait qui semble, au premier abord, ne devoir exercer que bien peu d’influence sur les affaires allemandes, est, au contraire, d’une importance capitale. En effet, d’abord, la défaite des armées autrichiennes révèle à l’Europe, encore un peu aveuglée par l’antique prestige de la puissance des Habsbourg, que cette puissance militaire n’est plus ce qu'elle était. Ensuite, par un jeu de bascule bien naturel, il est évident que l’Autriche, perdant pied presque complètement en Italie, va forcément chercher à rétablir son équilibre en essayant de fortifier sa situation en Allemagne. Pour cette double raison, les événements d’Italie annoncent donc, pour une époque plus ou moins rapprochée, le retour sur le tapis de la question allemande. En même temps, ou presque, un fait important