LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 161 Mais ici encore l’on pourrait nous objecter que cette scission des partis allemands, tant qu’elle ne se manifeste que par des discours,peut n’être qu’apparente. Soit. Mais à côté des discours, il y a d’autres symptômes, d’autres preuves de son existence réelle. Voici, en etfet, qu’en 1887 se constitue dans ce « Deutscher Club » (Club allemand), qui déjà ne comprenait pas toute l’opposition allemande, et ne se composait guère que d’Allemands-Nationaux, un sous-groupe. Et ce sous-groupe, par le titre qu’il se donne et par les raisons qui motivent sa constitution, est l’indice évident qu'une scission effective se prépare non seulement entre Allemands-Libéraux et Allemands-Nationaux, mais aussi dans le sein même de ces Allemands-Nationaux. Ce sous-groupe, en etfet, s’intitule la Deutsch-Nationale Vereinigung » (l’union nationale allemande). 11 a pour chef le Dr Steinwender, et se compose d’une cohorte d’avancés qui trouvent la majorité du Deutscher Club elle-même trop tiède pour l’idée nationale-allemande. Sans que le titre de pangermaniste figure encore sur l’étiquette de ce groupe, on voit cependant qu’il pourrait justement s’en parer. En Bohême, la situation n’a guère changé ; elle est toujours plus que tendue, puisque les Allemands refusent obstinément de siéger à la Diète pendant toute la session 1887-1888. De quelque côté que l’on se tourne, on est donc obligé de reconnaître que, partout l’année 1887 a vu la lutte pour la supré- 11