LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 193 nationales-allemandes, refusèrent de s’associer à la proposition de M. Schœnerer. Bien plus même, opprobre et trahison aux yeux des purs du pangermanisme, la « Deutsche Fortschrittspartei » était assez habile pour conclure avec les Jeunes Tchèques un compromis relatif aux élections aux Délégations, qui devait avoir pour premier résultat d’exclure des dites Délégations les radicaux de M. Schœnerer. On peut aisément se figurer quel concert d’imprécations souleva parmi eux ce compromis si gênant pour leurs desseins. Ce double et sanglant échec exaspéra le grand chef du pangermanisme autrichien. Les autres partis allemands ne voulaient pas de son alliance et préféraient pactiser avec l’ennemi national. Soit. On avait repoussé son appui; on verrait ce que pouvait être sa haine, et, à une réunion tenue à Boden-bach, M. Schœnerer déclarait, en conséquence, solennellement, la guerre aux gauches allemandes. Fidèle à cette déclaration, il commençait aussitôt les hostilités à la séance du 30 mars 1898. De tous côtés, en effet, dans les partis allemands, on désirait s'expliquer nettement, et pour en avoir l’occasion tous déposèrent des propositions d’urgence. Lorsque M. Schœnerer eut, à son tour, la parole, il se livra à une attaque à fond contre la gauche allemande, soutenu par les applaudissements enthousiastes, mais un peu ironiques peut-être, de la droite cléricale et tchèque, dont il se trouva ainsi, lui le grand 13