LE SECOND ACTE : SCHMERLING "9 destiné, semblait-il, à être un simple instrument d’exécution. On croyait de plus que ses idées personnelles, si tant est qu'il en avait sur ce sujet, se rapprochaient plutôt de celles de Schmerling. Tout paraissait donc sourire à nouveau à l'entreprenant ministre ; mais, en réalité, son échec en Allemagne l'avait, malgré tout, beaucoup affaibli et de plus, au ministère venait d’entrer, en qualité de ministre sans portefeuille, le comte Maurice Eszterhazy. Or Eszterhazy était l’ennemi déclaré de Schmerling, et Mensdorff, peu lixé sur la ligne de conduite à suivre, allait devenir l’auxiliaire docile du nouveau ministre. Malgré les apparences brillantes, Schmerling était donc sérieusement menacé, et il était visible que son ministère était en pleine décadence. La question hongroise, surgissant alors à nouveau, lui porta le dernier coup, et, après une session fort agitée du Reichsrath, close brusquement le 2i juillet 1865, M. de Schmerling démissionnait. Dès lors, du jour au lendemain, la politique dont il avait été le représentant autorisé était complètement abandonnée ; le ministère dit des trois comtes arrivait au pouvoir, ainsi appelé parce qu’il comprenait le comte Richard Belcredi1, ministre d’État, 1. Belcredi (Richard, comte de), né le 12 février 1823. Commissaire d abord en Moravie, puis administrateur en Silésie, vice-président et lieutenant impérial à Prague (1864), il fait partie des Diètes de Silésie et de Bohème et est député au Keichsrath ; ministre d'Ktat et président du Conseil à la chute de Schmerling (juillet 1865), il