54 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE Mais, si l’Autriche ne se sentait pas le courage, ni la force d’aller ainsi jusqu’au bout, il importait de ne pas entamer le conflit armé avec la Prusse. Car ce conflit créait un fâcheux précédent, laissait la Prusse, furieuse de son humiliation, aussi irréconciliable, mais plus puissante que si on l’eût presque anéantie, et c’est ce conflit même qui permettra à la Prusse, avide de vengeance, de retourner avec raison, en 1866, contre l’Autriche, l’accusation de porter la responsabilité première de la lutte fratricide des deux plus grandes puissances allemandes. 11 est juste, d’ailleurs, de dire que Schwarzenberg lui-même ne considéra la convention d’Olmütz que comme un demi-succès. Il s’y était cependant résigné, d'abord, parce que la cour de Vienne soutenait assez mollement et comme à contre-cœur ce ministre entreprenant qui savait vouloir, et aussi sans doute par crainte de l’attitude peu favorable de l’Europe, à qui les succès foudroyants de l’Autriche faisaient déjà dresser l’oreille avec méfiance. En tout cas, cette réserve faite en faveur de l'habile homme d’Etat autrichien, une fois de plus l’Autriche avait manqué une occasion de tenter de faire, à ses risques et périls sans doute, mais néanmoins à son profil, l’unité allemande. Y eût-elle réussi ? C’eet douteux ! Sa propre constitution hétérogène l’eût probablement arrêtée net. Toujours est-il que, très sagement peut-être pour ses