LE TROISIÈME ACTE 1 IÎEUST 103 vient toujours nous parler des nationalités et de leurs revendications, poussées jusqu’aux conséquences les plus extrêmes, je voudrais faire remarquer à mes honorables collègues (c’est de la droite qu’il s’agit) que, si l’on poussait ainsi le raisonnement jusqu’au bout, la conséquence directe en serait qu’il ne peut plus du tout y avoir d’Autriche ; car, si vous placez toujours votre nationalité au premier plan, si vous ne voulez jamais que ce qu’exige votre nationalité, il ne restera plus à la partie, par exemple, de la Chambre à laquelle j'appartiens, d’autre politique possible que celle qui consiste à poursuivre le même but et à tenter d’amener la réunion de l’Autriche à l’Allemagne1. » Ces mots, prononcés par un orateur, qui n’est pas un violent et qui n’envisage ce désir de réunion de l’Autriche à l’Allemagne que comme une éventualité, qui pourra peut-être un jour se produire si les passions nationales deviennent de plus en plus exigeantes, ne sont-ils pas déjà un indice sérieux que, dans un certain milieu, on commence à penser à l’annexion de l’Autriche allemande à l’Allemagne? Voilà donc le langage que tenait, dès 1869, à la Chambre autrichienne, un membre de la majorité ministérielle, et il éclaire bien la situation politique intérieure du pays à cette époque. La politique extérieure, elle, subissait peu de 1. Dr Gustav Kolin, op. cit., p. 140.