CONCLUSION. — L’AVENIR 279 menaçants, que sortira l'orage, si tant est qu’un orage doive encore se déchaîner, après tant d’autres, sur les terres de l’empereur François-Joseph. Nous irons même plus loin, et, au risque d’encourir l’accusation d’émettre un paradoxe, nous dirions presque que ce qu’on considère, en général, comme devant être la cause de la ruine de l’Autriche, à savoir la lutte effrénée qu’y ont engagée les nationalités rivales, et qui, en effet, y constitue le principal obstacle au fonctionnement régulier d’institutions, qui ont sans doute le grave tort de ne plus répondre à la nature du pays, que cette lutte effrénée est peut-être ce qui contribuera surtout à préserver l’Autriche-Hongrie de la dislocation. Il est fort croyable, en effet, que c’est précisément ce combat formidable qui y métaux prises des nationalités qui se balancent à peu près également comme force numérique, combat formidable, dans lequel, de par la constitution môme de l’État austro-hongrois, il est désormais impossible qu’aucune prenne jamais définitivement le dessus, il est fort croyable que c’est précisément ce combat sans issue qui actuellement maintient l'édilice austro-hongrois dans un équilibre peut-être instable, mais en tout cas préférable à l’écroulement. Enfin, pour rassurer dans la limite du possible les pessimistes à outrance, qu’il nous soit permis de dire qu’en admettant (on voit que nous faisons ici la part belle aux pangermanistes) que l’unani-