M2 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE quatre ans, éclatait en efïet sur ces entrefaites. La question, si souvent discutée, de savoir si M. de Beust avait avec la France des engagements, ne nous retiendra pas. A quoi sert, en effet, d’argumenter et d’épiloguer sur ce qui est passé? Quoi qu’il en soit, et que M. de Beust se trouvât ou non engagé vis-à-vis de la France, une chose est absolument certaine, c’est que l’Autriche n'étail pas prête à entrer en campagne. Et puis, à côté de cet argument primordial et irréfutable, un autre argument, moral celui-là, incitait l’Autriche tout au moins à la neutralité. C’est que, dès 1870, chez la plupart des Allemands d’Autriche, le sentiment de la solidarité allemande primait le désir de revanche de Sadowa. Et si M. de Beust pouvait, s’il devait même, à notre avis, pour bien des raisons, souhaiter au fond la défaite de la Prusse, parce que cette défaite permettrait peut-être à l’Autriche, restée en dehors de la lutte, à l’Autriche, qui aurait conservé ses forces intactes, d’intervenir, le moment venu, comme médiatrice et de reconstituer l’Allemagne sous son hégémonie, il ne pouvait cependant, en aucune façon, songer à redonner à l'empereur d’Autriche la couronne impériale allemande par une guerre victorieuse, menée de concert avec la France contre... ce qui était en somme déjà l’Allemagne. Et puis, répétons-le, l’Autriche n’était pas prête pour une campagne aussi hasardeuse. Elle assista