206 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE avons entreprise, nous ne pouvons la mener à bien sans l’aide de nos frères allemands, de nos coreligionnaires évangéliques1. » Ici encore, notons-le, car c’est un fait curieux, on a eu soin de conserver à l’idée pangermaniste son masque évangélique, mais on le lui a bien mal appliqué, et l’idée politique passe visiblement avant l’idée religieuse, puisque ces Allemands, à qui l’on fait ainsi appel, sont considérés sous le nom de frères avant de l’être sous celui de coreligionnaires. Le caractère politique du mouvement étant maintenant, croyons-nous, assez nettement établi (il y aurait d’ailleurs encore bien d’autres textes qu'on pourrait citer à l’appui de ce que nous avançons’), quelle est l’étendue de ce mouvement de séparation de Rome? Pour que l’on ne puisse pas nous accuser de partialité, nous allons chercher la réponse h cette question dans les chiffres que nous donne le pasteur Bräunlich. Ces chiffres, que nous admettrons sans les discuter, lui ont été fournis par M. Schœnerer lui-même, qui avait prié tout nouveau converti de lui faire savoir sa conversion. Ont, du 15 janvier 1899 au 31 mars 1900, annoncé à M. Schœnerer leur sortie de l’Eglise catholique romaine et leur conversion au protestantisme3 : 1. Voir texte allemand : P. Bräunlich, op. cil., p. 35-36. 2. Pour de plus amples détails, nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer le lecteur à toute la partie du livre de M. René Henry, Questions cl'Autriche-Hongrie et Question d'Orient, publié chez Pion, Paris, 1900, où il traite la question, p. 101-115. 3. Bräunlich, op. cit., p. 10.