PRÉFACE XI placé; peut-être, à la longue, l’unité allemande, elle-même, risquerait-elle de se briser, de nouveau. Sous prétexte d’achever la nouvelle Allemagne impériale, le pangermanisme pourrait bien en ébranler la solidité et en compromettre la durée. Le danger est si visible que, pour y parer, les pangermanistes ont jugé bon de détacher les Autrichiens de Rome avant de rattacherl’ Au triche à Berlin. De là, le retentissant Los von Rom lancé comme mot d’ordre par les Schoenerer et les Wolf. Mais, ainsi que le montre M. Georges Weil, l’appel à Luther de ces politiques champions de la Réforme a rencontré peu d’écho dans les vallées ou les montagnes de la catholique Autriche. Au lieu de préparer la chute de la monarchie habsbourgeoise, il semble plutôt devoir la consolider, en resserrant les liens de la dynastie et de la hiérarchie catholique, encore si puissante sur le moyen Danube et sur les Alpes Autrichiennes. Si, pour prendre place dans l’Allemagne des Hohenzollern, il faut que l’Autriche passe par Wittemberg, on a le droit de traiter de faux prophètes les téméraires qui osent annoncer la prochaine entrée de l’Autriche dans le nouvel