146 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE exagérée, qui ne répond pas au fond de la pensée de ceux qui les prononcenl. Soit! Mais voilà qu’en cette même année 1883, nous voyons apparaître, pour la première fois croyons-nous, dans les « Landtage » (diètes) delà Cisleithanie des « Deutsch-Nationale » (Allemands-Nationaux), et même dans une province, des députés qui s’intitulent ouvertement « Schœnerianer » (partisans de Schœnerer), et cette dernière étiquette, notamment, dispense de tout commentaire. Toutes réserves faites pour la difficulté très grande qu’il y a, surtout en Autriche, à déterminer exactement quelles opinions réelles cache une étiquette politique, les chiffres qui suivent et que nous empruntons à M. Julius Patzelt, qui les donne à la fin de son OEsterreichisches Jahrbuch de 1898nous permettent de nous faire une idée aussi juste que possible de l’étendue du mouvement, soit simplement allemand-national, soit déjà pangermaniste à cette époque. Au Landtag de la Basse-Autriche, nous trouvons, en 1883, 6 Allemands-Nationaux, votant avec la majorité de la Diète, et 9 «Schœnerianer», faisant partie de la minorité, sur 68 membres. On peut noter en passant qu’ici les pangermanistes purs l’ont emporté sur les Allemands-Nationaux et qu’en général les deux groupes y votent différemment. 1. Julius Patzelt. OEsterreichisches Jahrbuch. 1898. Wien, 1899, p. 186-188.