184 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE Allemands. Pour donner une idée du ton exaspéré qui y régna, nous ne pouvons mieux faire que de mettre sous les yeux du lecteur la traduction d’un passage du discours d’ouverture qu’y prononça le député Siegmund, maire de Teplitz. Voici l’appel fort significatif qu’il adresse à l’assistance: « Avons-nous donc cessé d’être un rameau toujours frais et verdoyant de notre grande nation sœur, la nation allemande qui réside au delà des montagnes qui forment la frontière1 ? (Émotion profonde dans l’Assemblée.) Plus significative encore est la grande réunion nettement pangermaniste, qui se tient en Allemagne, à Dresde, en ce même mois de mai 1897, sous la présidence et la direction de Schœnerer lui-même, assisté de ses lieutenants, réunion ouvertement encouragée par des députés prussiens et surtout par le célèbre historien Mommsen Ne touchons-nous 1. Voir texte allemand, Die Sprachenverordnungen vom S1’" aprii 1897. Prag, 1891, p. 10. 2. Mommsen Théodor), né à Garding le 30 novembre 1817. Etudia au Gymnase d'Altona de 1834 à 1838, à (’Université de Kiel de 1838 à 1843, voyage en Italie et en France de 1844 à 1847. Rédacteur, puis directeur du journal de Schleswig-Holstein. Professeur de droit à l'Université de Leipzig en 1847, destitué l'année d'après pour des raisons politiques. Professeur de droit à l'Université de Zurich en 1852, de Breslau en 1854, de Berlin en 1858. Scs démêlés avec Bismarck après la guerre sont célèbres. Bismarck le fit condamner à quelques moisde prison, mais le gracia. Député national-libéral, puis libéral, de 1873 à 1882. Secrétaire perpétuel de l'Aca-démie des Sciences, et de nouveau professeur à l’Université de Berlin après un court séjour à celle de Leipzig. 11 fut le grand historien de Rome et le savant le plus célèbre de l'Allemagne, en même temps que le représentant le plus intransigeant peut-être de l’idée nationale allemande. Sa mort, il y a peu de temps, fut un événement européen.