LE TROISIÈME ACTE : BEUST 115 cette « mosaïque de peuples » qu’est l’Autriche-Hon-grie. Et ainsi cette politique intérieure fournira des prétextes nombreux, quoique le plus souvent peu sérieux, à tous ceux qui auront intérêt à se poser en victimes, et notamment à ceux qui, sentant le besoin de colorer de couleurs plus brillantes leur désir de se séparer des Habsbourg pour aller se jeter dans les bras des Hohenzollern, compareront avec partialité, souvent même avec mauvaise foi, la politique ondoyante, imposée en matière de nationalités aux hommes d’Etat autrichiens par la composition même de leur champ d’activité, à la politique ger-manisatrice à outrance, dure, inflexible et entière dans son germanisme rigoureux et intransigeant de la dynastie prussienne. Toutes les armes, en effet, seront bonnes pour ceux qui, oublieux de tout ce qu’ils doivent au pays natal, oublieux des humiliations subies en 1866, rêvent d’abandonner de gaieté de cœur leur titre de citoyens autrichiens, pour aller se fondre et s’incorporer dans l’immense armée que, sous le nom d’Allemagne, conduit encore aujourd’hui, d’après eux vers quelque but ignoré, grandiose et mystérieux.....le roi de Prusse.