74- LE PANGERMANISME EN AUTRICHE dans ce Directoire qu’au Conseil fédéral lui-même. Telle était la première partie du projet autrichien. On était loin d’y constituer l’unité allemande, mais enfin, à tout prendre, c’était certes un pas, un bien petit pas peut-être, mais enfin un pas tout de même, dans la voie qui mènerait un jour à l’unification de l’Allemagne. En même temps, et c’était là ce que l’Autriche cherchait principalement, et en somme c’était bien son droit aussi, par là l’Autriche voyait en tout cas son hégémonie absolument assurée en Allemagne. Seulement, il y avait dans ce projet autrichien une seconde partie et une seconde partie, où l’Autriche démasquait nettement ses batteries et où la balance, qui, dans la première partie, maintenait à peu près l’équilibre entre l’intérêt allemand et l'intérêt autrichien, penchait absolument du côté de ce dernier. L’Autriche, en effet, y demandait qu’en cas de guerre entre un membre de la Confédéral ion, ayant des possessions en dehors de la Confédération (catégorie dont le type était précisément la monarchie autrichienne) et un Etat étranger, le Conseil fédéral pût, à l ’instigation du Directoire (où l’Autriche, nous l’avons vu, aurait toujours la majorité), décréter la participation de la Confédération entière à la guerre. Pour plus de sûreté, l’Autriche demandait aussi que l’unanimité des voix au Conseil fédéral ne fût plus comme auparavant nécessaire pour décider la participation de la Confédération à la guerre. Ce projet admirablement combiné, où aucune précaution