LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 19b dant toute cette campagne, dès le mois d’avril, l’éternel sujet de discussion revenait encore une fois sur le tapis; le 27 avril 1898, le débat sur la question des langues recommençait en effet. Chaque parti, tant soit peu important, tint 'a honneur d’y aller de sa proposition, et il y eut ainsi neuf propositions déposées, dont cinq tendaient à l’abrogation des ordonnances et à la solution définitive de la question par une loi. A ce moment, la rupture entre les partis allemands modérés et le groupe Schœnerer est à peu près complète. M. Schœnerer, un peu par nécessité, fait de plus en plus bande à part, et une de ces cinq propositions, la plus violente bien entendu, émane de lui, et est déposée au nom du groupe allemand-radical. Cette rupture, désormais accomplie, a, en effet, modifié assez sensiblement le classement des partis allemands. D’une part, la majorité des membres de l’ancien parti national-allemand (la Deutsch-Nationale Vereinigung) est allée se joindre à un autre groupe national-allemand, à tendances relativement modérées, qui s’appelle la « Deutsche Volkspartei » (parti allemand du peuple ou populistes allemands). D’autre part, la fraction Schœnerer, légèrement accrue, comptant désormais 8 membres au lieu de 5, a abandonné définitivement, elle aussi, le titre de « Deutsch-Nationale» (Nationaux-Allemands), pour prendre celui qu’ont adopté en Bohême, depuis 1895, les groupes allemands extrêmes, le titre de « Deutsch-